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Description
Alors que les Philippines font partie des pays les plus riches en matière de biodiversité, la moitié de la population souffre de grande pauvreté et la sécurité alimentaire reste un grand défi à relever. L’importation du riz, qui représente l’aliment de base des Philippins, a atteint 1.7 millions de tonnes en 2015. Presque 14 millions de personnes souffrent de faim et malnutrition, et 2 enfants sur 10, de moins de 5 ans, sont en sous-poids.
La solution apportée par le gouvernement pour faire face au problème de la sécurité alimentaire passe par l’utilisation de la biotechnologie moderne et des systèmes d’agriculture avec une forte utilisation de produits chimiques. Comme résultat de ces politiques la situation s’est nettement détériorée. En effet, l’étude menée par MASIPAG sur l’impact socioéconomique de l’utilisation de cultures génétiquement modifiées, réalisée en 2013 et qui faisait partie du projet 2013 – 2015, démontre que les paysans sont encore plus poussés dans la pauvreté à cause des prix élevés de production et que la performance des récoltes est inconsistante avec l’investissement. La même étude montre que les paysans pulvérisent 4 litres de glyphosate par hectare deux fois par saison, ce qui représente 5.3 millions de litres de glyphosate par saison causant une forte érosion et la perte de fertilité des sols. Cela, additionné à un système dominant de monocultures, contribue a augmenter l’émission des gaz à effet de serre, au changement climatique et à la détérioration des conditions et de la santé des paysans.
Par ailleurs, les petits paysans se voient confrontés par des problèmes importants comme le manque d’accès à la terre, ainsi que l’accaparement de leurs terres par des grands propriétaires fonciers et des grandes entreprises nationales et transnationales pour la production des cultures de rentes destinées à l’exportation, pour l’exploitation minière et pour la production des agro carburants. Tous ces facteurs font en sort que les paysans ont de plus en plus de difficulté de gagner leur vie de l’agriculture.
Un partenariat fort
MASIPAG, un réseau de paysans, d’ONG et de scientifiques, défend une agriculture écologique basée sur les connaissances traditionnelles des paysans et l’autonomisation des organisations paysannes. La valorisation des variétés de riz indigènes comme alternative aux sortes hybrides et OGM est un élément central de leur travail. MASIPAG et ses membres gèrent une grande réserve de variétés locales de riz et ont développé par croisement de nouvelles variétés bien adaptées aux conditions locales de sécheresse ou inondations. La formation des paysans en agriculture biologique, la facilitation des échanges de semences et d’informations entre paysans, ainsi que le plaidoyer en faveur de l’agroécologie sont d’autres domaines d’activité clés.
Les défis principaux pour MASIPAG sont : orienter les autorités pour légiférer proprement sur l’agriculture biologique, protéger les agriculteurs de la concurrence des produits bio importés, le manque d’information sur les produits biologiques comme le démontre l’existence des produits dites « naturels » et vendus comme bio ou la promotion croissante des OGM.
Le projet
Le projet actuel vise, comme le projet précédent, la poursuite du renforcement des capacités des paysans membres de MASIPAG à organiser leurs propres campagnes contre les OGM et en faveur d’une agriculture durable basée sur les variétés indigènes de riz et de légumes. Le renforcement des capacités portera sur trois thématiques différentes
- Le soutien des technologies et programmes pour favoriser la sécurité alimentaire et l’agriculture durable
- Capacité de plaidoyer et construction d’alliances
- Mis en place des nouvelles pratiques agricoles