COVID-19 « Live-Ticker » (Update)
Les impacts de la crise sanitaire sur les pays du Sud
Alors que la crise sanitaire actuelle continue à affecter des milliers de vies à travers le monde, les effets de la pandémie sont amplifiés pour les populations vulnérables des pays du Sud. De nombreuses communautés n’ont pas accès à des conditions sanitaires et médicales adéquates. Nous constatons également des manquements et durcissements des régimes autoritaires dans certains pays du Sud, mettant en péril les populations les plus démunies.
Bien que la situation évolue constamment, nous continuerons à suivre de près les circonstances dans les pays où nos organisations partenaires sont actives et à dénoncer des injustices que subissent les populations des pays du Sud. À cet effet, nous mettons à votre disposition des informations inédites de nos partenaires et réseaux sous forme de « live-ticker » en ligne, mis à jour chaque semaine.
Dans cette situation sans précédent, nous faisons appel à votre solidarité et soutien pour relever les défis grandissants des populations démunies dans les pays du Tiers Monde.
Update 25.06.2020
- Philippines: Le ministère de l’environnement et des ressources naturelles (DENR) prévoit de commencer des opérations minières et de dragage fluvial dans le cadre de la reprise économique au Philippines, au milieu de la pandémie de COVID-19. Plus
- Philippines: Le nombre de Philippins qui souffrent de faim a doublé au cours des six derniers mois et plus de 90 % de ses habitants sont en proie au stress alors que le pays lutte contre la pandémie de coronavirus, selon un sondage publié vendredi. Environ 4,2 millions de personnes n’ont pas les moyens de manger, tandis que 91 % des Philippins âgés de 15 ans ou plus se sentent anxieux, selon un sondage réalisé par Social Weather Stations du 4 au 10 mai. Plus
Update 17.06.2020
- Philippines: Leo XL Y. Fuentes, coordinateur régional de MASIPAG Mindanao, partage son point de vue sur la manière de « revoir, repenser et reconcevoir notre système alimentaire » dans le contexte de la pandémie. « Notre système agricole n’est toujours pas durable, car il est axé sur l’exportation et dépend des importations », explique-t-il. « Le moment est venu de s’écarter de ces normes, de créer et de reconcevoir le nouveau système alimentaire normal qui repose sur les principes d’autonomie et d’agriculture durable. » Dans ce contexte, MASIPAG présente un programme de sécurité alimentaire en 6 points, qui comprend, entre autres, la promotion de l’agro-écologie et le renforcement des marchés locaux. Plus
- Honduras: Notre partenaire CDM a initié une pétition pour faire entendre la voix des personnes qui soutiennent les revendications du personnel soignant des hôpitaux. La pétition demande que les fonds publics soient immédiatement utilisés pour fournir toute la technologie, la sécurité sanitaire, les médicaments, les tests et la formation des personnes dans le secteur pour pouvoir soigner les malades du Covid-19, mais également celles qui ont d’autres maladies endémiques, pour faire face à la mortalité élevée. Plus
Update 03.06.2020
- Philippines: Danilo Ramos, directeur de notre partenaire KMP, dénonce que le gouvernement philippin est en train de profiter de la situation d’état d’exception provoqué par le coronavirus pour passer rapidement une loi anti-terrorisme, qui met encore plus en risque les organisations de la société civile. « Nous ne devons pas permettre une nouvelle normalité où tous les droits démocratiques et les libertés civiles sont étouffés, où les critiques sont emprisonnés, et où chacun pourrait être la cible de persécutions de la part d’un gouvernement vindicatif », déclare-t-il. Plus
Update 27.05.2020
- Pérou: La Coordination nationale des droits humains (CNDDHH) dénonce que le décret sur la réactivation économique post-crise affaiblit la protection de l’environnement. Dans le cadre de la délégation de pouvoirs lors de la crise COVID19 , le Congrès péruvien a habilité l’exécutif à légiférer sur diverses questions relatives aux soins de santé d’urgence. Le 11 mai, une série de décrets a été publiée, parmi lesquels le décret législatif n°1500, qui établit des mesures visant à réactiver, améliorer et optimiser l’exécution des projets d’investissement public-privé compte tenu de l’impact de COVID-19. La société civile regrette que ce décret réduise les normes de protection des droits fondamentaux et les garanties institutionnelles pour la protection de l’environnement. En ce qui concerne la participation des citoyens, ce décret établit qu’elle peut se faire de manière virtuelle. Ceci est clairement préjudiciable aux populations et aux communautés dont les droits vont être affectés par un projet minier, surtout en raison des limites de l’accès aux médias numériques et à la communication virtuelle dans de nombreuses régions du pays, notamment dans les zones rurales. D’autre part, la procédure de contrôle dans le secteur minier est assouplie, alors qu’il s’agit d’une activité essentielle pour garantir le respect des normes de qualité environnementale. Le décret établit que les sociétés minières seront exonérées de l’obligation de présenter des rapports, des contrôles et toute autre information de nature environnementale ou sociale qui implique un travail sur le terrain. Pendant la durée des mesures déployées en raison de la pandémie, les entreprises n’effectueront donc pas de procédures de monitoring environnemental. Finalement, en ce qui concerne les sanctions pour violations de l’environnement (pollution) imposées avant ou après la déclaration de l’état d’urgence sanitaire, elle peuvent dorénavant être « fractionnées et différées ». Plus
- Amérique latine: La Comission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a publié une déclaration sur la vulnérabilité des peuples autochtones face au COVID-19 en Amérique latine. En ce qui concerne le droit à la santé des populations autochtones, la Commission a reçu des informations sur les différents obstacles auxquels ce groupe est confronté dans le cadre de la pandémie: certains de ces défis sont liés à des questions socio-économiques et d’accessibilité. En général, les hôpitaux et les centres de soins de santé sont situés loin des zones rurales où résident de larges secteurs des populations indigènes de la région. En outre, il y a un manque d’intrants de base et l’impossibilité d’accéder aux tests pour le diagnostic de COVID-19. La CIDH exprime sa préoccupation quant au nombre insuffisant de lits disponibles dans les hôpitaux et les centres de soins de santé situés dans des régions à fort pourcentage de populations indigènes dans plusieurs pays de la région, comme la Bolivie, l’Équateur, le Honduras, le Mexique, le Nicaragua et le Pérou. En outre, la CIDH s’inquiète du fait que les mesures prises par les différents gouvernements n’ont pas été concertées avec les communautés et peuples autochtones et ne sont pas culturellement adaptées. Plus
Update 19.05.2020
- Honduras: Dans le contexte de la crise sanitaire, notre partenaire CDM (Centro de Derechos de Mujeres), ensemble avec d’autres organisations (« Equipo Jurídico por los Derechos Humanos » et l’organisation internationale « Women’s Link Worldwide »), a demandé un rapport à la magistrature hondurienne sur la mise en œuvre et le suivi d’un accord qui établit l’attention permanente des juges et tribunaux pour garantir aux femmes et aux filles une vie sans violence sexuelle au Honduras. Le CDM a identifié 20 cas de féminicide, 3 tentatives de féminicide et 10 cas de violence sexuelle depuis l’entrée en vigueur du confinement. Le ministère public a indiqué qu’il y a déjà eu plus de 300 cas de violence domestique signalés. Les trois organisations ont interpellé la Cour Suprême de Justice entre autres sur les mesures prises pour permettre la dénonciation de la violence, pour protéger les victimes et pour les informer sur la manière de procéder en cas de violence. Plus
- El Salvador: La “Loi de régulation pour l’isolement, la quarantaine, l’observation et la surveillance à cause du COVID-19” fut votée au Parlement le 5 mai 2020 à l’aube. D’après notre partenaire FESPAD et plusieurs autres organisations, la loi a effectivement des effets structurels de restriction des libertés, les droits constitutionnels sont mis en veille. Quelques 2000 personnes arrêtées avant le vote de la loi l’ont été sans base légale et devraient donc être libérées. Dans une intreview, Saúl Baños, le directeur de FESPAD, déclare en outre que la loi introduit un régime d’exception caché, permettant la violation des droits humains fondamentaux. Ecouter l’interview
- Philippines: Rafael Mariano de KMP dénonce les nouvelles mesures prises par le département d’agriculture concernant la « nouvelle normalité dans l’agriculture ». Selon le leader du mouvement, il s’agit de mesures néolibérales qui provoqueront une insécurité alimentaire accrue parmi les agriculteurs. Plus
Update 12.05.2020
- Philippines: Nos organisations partenaires KMP et KARAPATAN dénoncent la fermeture de la plateforme de diffusion ABS-CNB et accusent Duterte d’attaquer le droit à la liberté de presse. « Nous n’accepterons jamais le fait que Channel 2 et DZMM – les principales plates-formes de diffusion d’ABS-CBN sont désormais hors antenne à un moment où le public a un besoin urgent d’informations fiables et pertinentes sur la crise COVID19 . Nous sommes consternés que plus de 11 000 employés du réseau se retrouvent sans emploi alors que la pandémie a aggravé la crise économique. » Plus
- El Salvador: Notre partenaire FESPAD et d’autres organisations de la société civile (OSC) denoncent que les centres de retention pour les personnes ayant violé le confinement sont des véritables foyers de contagion. Le gouvernement a ouvert 89 centres où sont retenues plus de 4000 personnes, certaines d’entre elles depuis plus de 30 jours. Les OSC denoncent également le manque de coordination entre les mesures sanitaires et des réajustements budgétaires en faveur des politiques sanitaires. Plus
- Inde: Barathi Chaturvedi, directrice et fondatrice de notre organisation partenaire Chintan, s’est exprimée à propos du secteur informel en Inde en temps de crise sanitaire. Afin de survivre, les pauvres et les personnes aux moyens modestes continuent de risquer leur vie et celle de leur famille en servant ceux qui ont les moyens de payer. « Les citoyens de l’ombre de l’Inde – travailleurs domestiques, ramasseurs de déchets, ouvriers, travailleurs de la construction, dhobis et bien d’autres – ont besoin d’être traités avec dignité (…). L’aide qu’ils reçoivent en ce moment devrait être la première étape, mais pas la seule. Il n’y a pas de magie dans tout cela, juste une dose de volonté politique et publique. » Plus